Après les attentats, tout le monde est en train d’apprendre comment continuer avec la vie quotidienne et essayer d’oublier les choses terribles qui se sont passées la semaine dernière. La nuit des attentats, mon téléphone était inondé avec les textos de mes amis, de ma maman, de mon frère, de plusieurs étudiants de mon lycée qui n’avaient pas parlé depuis des années. Tous ont demandé si j’étais en sécurité ; ce qui se passait ; est-ce que je rentrais aux Etats-Unis ? En fait, je n'étais même pas en France ce jour, je visitais une amie à Milan. Cependant, lorsque que je suis retournée à Paris, j'ai pu sentir le poids de la tristesse et l'inquiétude qui régnait dans la ville. En même temps, j’ai vu aussi beaucoup de familles passant leur dimanche au parc et aux restaurants comme d'habitude comme si c'était un devoir et une forme de résistance contre les attentats. C’est facile à dire que nous devrions continuer nos vies comme d’habitude, mais c’est moins facile à faire en réalité. Comme étudiants ici, avec nos familles à des centaines de miles loin d’ici, la situation est difficile. Nous voulons profiter de notre dernier mois ici, mais nos familles nous appelle tous les jours pour vérifier que tout va bien. Nous voulons voir toutes les choses que nous n’avons pas encore vus, comme des musées et des discothèques et des monuments, mais nous avons peur d'aller dans des endroits où il y a beaucoup de monde. Nous jonglons constamment pour prendre les meilleures décisions à savoir comment à la fois prendre du plaisir tout en étant en sécurité. Que pouvons-nous faire? Pour quelques uns, ce dernier mois aura été celui de la peur, allant de leur appartement à Reid Hall et inversement. Pour moi, cela est une énorme perte de temps. Peut-être que je prends des risques – ou peut-être pas - mais je veux utiliser mon temps ici en faisant tous les choses qui reste sur ma liste : visiter la Palais de Tokyo, faire du shopping à la grande épicerie, aller au marché aux puces de St-Ouen, etc. Est-ce que c’est une mauvaise idée d'aller dans ma boîte de nuit préférée? Honnêtement, je ne sais pas parce que personne ne peut prédire l'avenir. Mais je sais que si je ne le faisais pas, je reviendrais aux États-Unis et je le regretterais chaque jour.
Texte et photo, Sofia Lyons, Barnard College